Après le déménagement dans cette
nouvelle maison, je me fis vite des copains. Principalement Jean-Yves et Alain, mes voisins les plus proches
De ce fait, il avait construit le seul garage du
coron à un étage qui nous a bien servi dans nos jeux.
Alain n'était pas en très bonne santé, c'était le neveu d'Abel qui deviendra le mari de Marie-France.
Alain quitta l'école pour être apprenti chez un boucher. Je perdis sa trace en 1969 quand je me suis engagé dans le Service de Santé des Armées. Mes parents avaient déménagé sur Valenciennes à Douchy les Mines, papa avait été embauché par le pétrolier Antar comme chef des agents de maîtrises de la toute nouvelle raffinerie. C'est là que je rencontrais Joanne qui devint mon épouse en 1972.
J'ai appris qu'Alain était décédé au début des années 2000.
Avec les copains, on se voyait tous les jours, on allait dans les champs fraîchement moissonnés, dans le bois à une centaine de mètres de la maison, au mois de Mai, on y cueillait du muguet.
Pour nous faire un peu d'argent, on ramassait des
pommes de terre pour un paysan, on faisait le manœuvre avec le père de Jean-Yves qui
travaillait en dehors de son patron pour des particuliers. C'était plutôt dur
et harassant mais il y avait quelques pièces à la clé ! Cet argent nous servait surtout pour la confection de cerfs-volants, l'Automne s'y prêtait
bien. Nos jeux s'inspiraient surtout des films et séries de la nouvelle télévision en
noir et blanc, les Cow-boys et les indiens (Roy Rogers, Kit Carson...), Ivanhoé, série télévisée
britannique en noir et blanc de 39 épisodes de 25 minutes, créée par Peter
Rogers d'après le roman de Walter Scott et diffusée entre le 5 janvier 1958 et
le 4 janvier 1959. Télévision qui ne diffusait qu'une seule chaîne. Il y avait
aussi la caravane Pacouli qui nous avait inspirait un jeu avec des roulottes confectionnées à partir de vieux landaus, les Pacouli étant des gens errants.. Vint
ensuite le temps des motos. Mon père était motard et récupérait des vielles motos, ses
véhicules de fonction comme agent de maîtrise. Nous démontions le moteur,
enlevions les pneus (usés et crevés) et l’un poussait l’autre. Ma mère n’aimait
pas ça du tout et nous disait qu’on allait se rendre malades !
Comme disait Pierre Bachelet : « c’était
mon enfance et elle était heureuse dans la buée des lessiveuses »
. La lessive se faisait le Samedi,
c'était une grosse corvée pour ma mère, au début dans un chaudron sur une rampe à
gaz, ensuite dans la première machine à laver qui avait un tambour de lavage
et à côté une essoreuse. Il fallait laver les vêtements de travail de mon père qu’on
appelait « les bleus » pleins de charbon. Ma mère disait "je vais faire mon Samedi !"
A propos de charbon, en tant que mineur mon père avait
entre autre droit au charbon qu’on nous déposait devant la porte en vrac et qu’il
fallait mettre à la cave par le soupirail en toute hâte… On s’y mettait tous. Puis, un jour,
il y eut la première voiture, une Peugeot 203 rachetée au propriétaire du cinéma
de Râches. Les vacances se présentaient de mieux en mieux !
Nous partions en vacances tous les ans. La première fois, j’avais 2 ans et je pris le train avec ma mère. Mon père, lui, partait en Mobylette (130 Km) avec ma sœur assise derrière dans ce qu’on appelait un « cadeau », sorte de petit siège grillagé. Prévoyante, ma mère l’avait habillée d’un imperméable et coiffée d’un chapeau de soleil, la météo pouvant être capricieuse, on ne sait jamais.
le Matériel de camping et nos bagages étaient dans le train. Pour dormir, pas de matelas mais un ballot de paille acheté sur place et une couverture par dessus...
Pour l'anecdote, le réchaud deux feux n'était pas au gaz mais à l'alcool à bruler.
Il faut peu de choses pour être heureux, l'essentiel, c'est de le vouloir avec obstination.


Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire