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mardi 1 juin 2021

l'histoire des gueules noires dans la famille

 Je suis fier d'avoir été mineur !

Tout petit j'ai baigné dans les histoires de la Mine racontées par mon grand-père et par mon père.

Après avoir été ouvrier dans une briqueterie dès l'âge de 9 ans, mon grand-père Jules a travaillé 30 ans au fond de la Mine à abattre du charbon. il en a gardé une maladie respiratoire invalidante "la Silicose", les fines particules de charbon provoquaient de véritables blessures en attaquant les alvéoles pulmonaires...

Les mineurs de fond prenaient leur retraite à 50 ans, mais nombreux parmi eux n'en profitaient que quelques mois !

Mon grand-père qui était une force de la nature a fait exception, il vécu jusqu'à l'âge de 82 ans avec un taux d'invalidité reconnu par les Houillères à son maximum. Au début de sa retraite, il a continué de faire son jardin (1000 m²) puis un jour, il s'est assis pour contempler le monde devant sa première télé en noir et blanc. Le dimanche, sa joie était de recevoir ses enfants et petits enfants. C'est cela une famille.

 

 

Ces après-midi étaient en partie dédiée aux jeux :

  • la Pétanque
  • le jeu de bouchon (lancer une pièce de métal de 5 cm de diamètre sur un tas d'autres pièces). Je dois reconnaître que je n'ai jamais rien compris à ce jeu...
  • le Billon (Le jeu consiste à lancer le plus près possible du but (situé à neuf mètres du pas de lancer) le billon.)
  • les cartes (à 10 centimes de Francs le point), pas question de jouer aux cartes sans y mettre de l'argent ! (à la fin de leur vie, mes grands-parents jouaient aux cartes à 2 en ayant chacun un verre rempli de pièces de monnaie)
  • Et bien d'autres...

Mon père, qui s'appelait aussi jules, travailla 16 ans au fond de la mine. Avec un très bon niveau scolaire (le brevet supérieur, équivalait au Bac à l'époque), il a d'abord été employé dans une lainière, je crois. Ensuite, les HBNPC (Houillères du Bassin du Nord et du Pas de calais) offraient une vie sociale impensable de nos jours, il s'y embaucha pour le bien de sa jeune famille que nous étions. Il a grimpé les échelons rapidement pour être Contre-maître chef de quartier (le plus important de la fosse N°9 puis recruté par Antar, toujours comme contre-maître mais cette fois chef des contre-maîtres...

Les mineurs étaient logés et chauffés gratuitement.

La couverture médicale était complète. Il y avait le médecin des houillères, la pharmacie agréée, "le carnet de médicaments", carnet à souches servant d'ordonnance, remplie par le médecin et présentée au pharmacien. Pas de sécurité sociale mais une "Caisse de secours" qui gérait la santé des mineurs et de leur famille. Pas un centime (de Francs) à débourser. Pour compléter ce tableau idyllique, les lunettes et les dents avaient aussi leurs cabinets : "les dispensaires". J'ai eu mes premières lunettes noires (très à la mode) au dispensaire ainsi que des soins dentaires.



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