Ce fût, je crois, une déception pour mon père...
Arrivé à la fin de la seconde C (Mathématiques), au lycée de Douai, j'ai tenté le concours d'entrée à l'école des Mines de Douai. Je n'ai pas été reçu car il s'agissait d'un concours très prisé des bacheliers...
Malgré tout, j'avais eu de bonne notes et les Houillères m'ont proposé de me former pour préparer le concours de l'année suivante. Je quittai donc le lycée, j'étais inscrit à l'école des cadres de Lewarde, devenue un musée depuis la fermeture des HBNPdC (Houillères du Bassin du Nord et du Pas de Calais). Tous les mercredis, je devais assister à des cours et on me remettait des devoirs pour la semaine. Mon père m'avait fait embaucher à la fosse N°9 où il était Porion (poireau en Ch'Ti pour dire chef) chef de Quartier.
Je devais d'abord faire l'école du mineur, 8 jours pour découvrir ce nouveau métier, j'avais alors 17 ans 1/2. Il fallait avoir 18 ans révolus pour travailler au charbon, je passais donc 6 mois dans les "Bowettes" (qui sont les galeries principales de la mine, qui partent du puits vers la couche à exploiter) à faire des menus travaux.
Ensuite, j'étais affecté à la "Taille École", la Taille étant l'endroit où l'on extrayait le charbon dans la "Veine" (entre les couches terrestres).
Pour enfin finir à "l'abattage" du charbon où on était payait aux pièces, c'est à dire aux mètres de charbon abattu, ce qui faisait des mineurs, des ouvriers plutôt aisés. Je touche d'ailleurs une pension pour un an de travail au fond de la mine. Le mètre de charbon abattu en avançant (largeur) était compté sur 2m50 de longueur. et le Porion nous disait "tu as fait combien de rallonges aujourd'hui ?"
Au bout d'un an, je ratais le concours une 2ème fois et je choisis le service de santé des Armées pour m'engager, ce que je n'ai jamais regretté car j'y ai passé 5 années de ma plus belle Jeunesse.

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